Le musée luciférien du blues n’a aucun secret pour eux. Les Genevois de Hell’s Kitchen sont les sorciers d’un blues aux accents rock et punk urbains. Les morceaux, vénéneux, y sont servis bouillants sous
un assortiment de couvercles et autres « percuteries » bringuebalantes par une voix à la raucité des plus vicieuses. Le flambant neuf cinquième album du trio, Red Hot Land, révèle encore leur diabolisme poisseux, lancinant, dissonant et furieusement urbain.
Bâlois tombés précocement sous l’emprise du rock et du blues psychédélique des sixties, Navel fourbit avec talent ses armes depuis une dizaine d’années sous le ciel suisse comme ailleurs. Mélodies
lumineuses et distorsions abrasives partent sur les traces aussi hypnotiques que troubles et vénéneuses de 13th Floor Elevator, The Jesus and Mary Chain ou The Black Angels. Loverboy, leur dernier
album, est une réussite.
A quoi bon invoquer la protection d’une déesse égyptienne agressive si ce n’est pour faire parler la poudre rock ? Le trio de Winterthour, adepte d’un stoner plutôt orageux, n’oublie pourtant jamais de glisser quelques rayons mélodiques pour éclaircir son répertoire tapageur. Car Hathors a aussi une face pacifiste, apaisée. Au sein de la déflagration de prêches soniques du groupe affleurent donc des prières
moins explosives. Un divin équilibre que les scènes internationales réclament à corps et à cri.
Groupe emblématique du métal helvétique dès la fin des années 1980, Coroner a connu en huit ans un succès fulgurant avant de se séparer en 1995. Cinq albums et une compilation d’adieux, le flamboyant trio était adulé tant dans les franges heavy métal que celles death métal plus mélodique. Sept ans de battement et le groupe se reforme en 2012. Un retour scénique évidemment explosif qui s’accompagnerait désormais de nouvelles envies discographiques. En attendant, place à leur intacte puissance brute et virtuosité.
